Comment prendre soin de ses abeilles en automne ? 5 précautions indispensables au rucher avant l'hiver
QUE FAIRE AU RUCHER EN SAISON?
10/19/20245 min lire
Que faire au rucher en automne ? 5 conseils pour préparer ses abeilles avant l’hiver
L’activité estivale a été intense au rucher de Maurevert. Mais, dès la fin de l’été, il faut songer à la suite de l’année. Ainsi, l’automne est une saison essentielle pour tout apiculteur qui désire protéger ses abeilles et assurer la récolte suivante. L’hiver peut en effet occasionner des dégâts au sein des colonies. Il s’agit donc d’anticiper dès maintenant cette saison froide grâce à cinq gestes apicoles incontournables. C’est à ce prix que le futur miel sera de grande qualité.
1) Prendre soin de la santé de ses abeilles
La première des précautions consiste en la vérification de l’état sanitaire des ruches. Si les abeilles sont diminuées, faibles voire malades, aucun des gestes suivants n’aura d’effet. Et une fois l’automne passé, il est très difficile de pouvoir traiter efficacement les colonies. C’est donc le moment de détecter puis traiter les maladies et/ou les infestations de parasites éventuelles.
Vous devez d’abord être en mesure de déterminer la vivacité de celles-ci : une colonie trop faible en nombre d’abeilles pourrait ne pas survivre. Au besoin, n’hésitez pas à procéder à un apport d’abeilles provenant d’une colonie plus forte.
Ensuite, il est indispensable d’examiner les abeilles pour détecter la présence éventuelle de varroa. Véritable fléau dans une ruche, cet acarien parasite peut être éradiqué par un traitement adapté. Par exemple, vous pouvez poser des lanières.Mais si la colonie est trop infestée, il faut se rapprocher du Groupe de Défense Sanitaire Apicole (GDSA) de votre département. Celui-ci vous conseillera sur la procédure la plus adaptée.
Une fois la bonne santé des abeilles vérifiée, pensez à votre reine. Celle-ci doit être toujours présente dans la ruche. Si ce n’est pas le cas, je mets régulièrement en vente de jeunes reines très vigoureuses. Par sa parfaite santé, c’est elle qui doit assurer la survie de l’essaim durant tout l’hiver !
2) Prévoir suffisamment de nourriture pour les essaims
A l’automne, il est tentant de vouloir réaliser une dernière récolte de miel. Par exemple, le miel de sarrasin est encore produit à cette époque dans certaines régions. Mais veillez à ne prélever que la production excédentaire. En effet, n’oublions pas que le miel sert de réserve aux abeilles qui ont besoin de corps gras notamment pour se nourrir en hiver. Retirer trop de miel en automne risque d’affaiblir toute une colonie.
Cette saison de transition est ainsi très importante pour assurer suffisamment de provisions au sein du rucher. Une fois l’arrivée du froid, les insectes mellifères ne sortiront quasiment plus des ruches. Seule une quantité suffisante de miel assurera leur survie. Pour passer l’hiver, une ruche a alors besoin de 15 à 20 kg de stocks de miel.
Pour aider à la constitution de réserves, deux solutions sont envisageables :
- avoir du lierre grimpant qui fleurit de septembre à octobre à proximité des ruches ;
- fournir un complément alimentaire à base de sirop nourricier riche en sucre.
3) Assurer la chaleur dans chaque ruche
Dès les premiers frimas, le nombre d’abeilles peut se réduire. Il faut alors intensifier la chaleur en isolant chaque ruche de l’intérieur et de l’extérieur.
Dedans, les insectes restants s’agglutinent autour de leur reine pour conserver la chaleur. Pour les aider, il faut ainsi réduire l’espace mise à disposition selon deux techniques simples :
- enlevez les cadres peu utilisés voire laissés vides ;
- installez des partitions isolantes pour amplifier la chaleur.
Ainsi, l’espace disponible dans la ruche est concentré et donc plus facile à chauffer pour les abeilles. Leur protection contre le froid est renforcée. Les abeilles coloniseront alors les espaces vides, non loin des provisions, pour consolider leur couvain.
Dehors, l’isolation va également jouer un rôle primordial. Deux actions s’avèrent essentielles :
- assurer la bonne ventilation de vos colonies, sans courants d’air, pour prévenir l’intrusion d’humidité ce qui serait fatal à vos abeilles ;
- recouvrir les ruches de simples journaux, panneaux isolants voire de couvertures apicoles spécialement conçues en cas de grands froids.
4) Améliorer l’environnement de vos colonies
Il n’est pas toujours opportun de déplacer les ruches. Cependant, ne négligez pas le meilleur emplacement. L’automne permet alors d’effectuer des modifications sans trop perturber vos abeilles. Votre terrain offre peut-être ainsi un refuge plus adapté aux nuits froides.
Mais, pensez aussi à l’exposition du rucher. Les rayons de soleil, même ponctuels, sont une source de chaleur non négligeable. Veillez également à une bonne orientation. Les vents hivernaux sont en effet plus incisifs. Servez-vous alors de haies naturelles voire de brise-vent autour du rucher. L’automne est aussi la saison idéale pour planter des espèces d’arbres qui protégeront les ruches et fourniront de la nourriture par la suite tels les céanothes, les arbousiers, les lauriers tins. A défaut, protégez au moins les ruches des vents dominants.
Dans tous les cas, c’est un environnement calme et protégé qui assurera la survie des colonies. Or, la neige peut parfois s’inviter. L’hivernage doit bien tenir compte de ses conditions extrêmes pour ne pas perturber le microclimat de l’habitat. Même la pluie est à considérer. Il est ainsi nécessaire de surélever les ruches pour les isoler de sols humides. Inclinez aussi quelque peu chaque ruche pour éviter la collecte des eaux de condensation.
5) Protéger le rucher des prédateurs
En automne, les abeilles ne sont pas les seules à se préparer pour l’hiver. Les autres animaux font de même et peuvent devenir des nuisibles pour votre rucher, les sources de nourriture se raréfiant.
Malheureusement, c’est le cas des frelons asiatiques. Eux aussi vont chercher à se nourrir et s’attaquer à vos colonies. Plusieurs précautions sont alors à prendre pour éviter ce danger :
- munissez vos ruches de portes anti-frelons vendus dans des boutiques spécialisées en apiculture pour réduire la taille de l’entrée ;
- installez des pièges anti-frelons autour du rucher comme des cônes inversés ou une harpe électrique.
Les rongeurs sont également très friands de miel, mais aussi de chaleur. Une ruche offre un habitat hivernal idéal pour les souris, musaraignes, mulots et autres petits rats. Mais cela s’avère au détriment de vos colonies ! Heureusement, il existe des grilles d’entrée anti-rongeur pour empêcher leur intrusion.
Enfin, toute élégante qu’elle soit, la mésange elle aussi a faim. Comme d’autres espèces d’oiseau tel le pivert, elle va frapper contre le toit de la ruche avec son bec. Ceci fera sortir ses proies, vos abeilles, en plein hiver ! Il est alors préférable de lui laisser de la nourriture à l’extérieur de la ruche, comme des graines de tournesol ou une boule de suif.
Après l’effervescence de l’été, le travail de l’apiculteur est donc loin d’être achevé. Mais par ces 5 précautions simples et efficaces, vos abeilles passeront l’hiver dans de bonnes conditions. Cette préparation est surtout indispensable pour aborder le prochain printemps qui s’avèrera ainsi plein de promesse pour la future récolte de miel !