Comment préparer les ruches au printemps ? 5 conseils infaillibles

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QUE FAIRE AU RUCHER EN SAISON?

4/17/20245 min lire

Comment aider les abeilles à l’arrivée des beaux jours ?

L'arrivée du printemps correspond à la reprise d'une forte activité des insectes. Les faux-bourdons font leur apparition. Dès 11° à 12°, les abeilles commencent à butiner les nouvelles floraisons. Pour assurer une nouvelle génération, la reine reprend ses pontes. Les ouvrières partent alors en reconnaissance. Elles vont récolter le pollen pour le confier ensuite aux magasinières. Pour produire un miel de qualité, l’apiculteur doit donc aider à l’équilibre de la ruche. En effet, les ressources en nectar vont augmenter en fonction de la taille des colonies. L’apiculture consiste alors en l’art d’optimiser la production de ses abeilles.

1. Implanter le rucher près de plantes mellifères

Les ruches doivent être installées à distance des habitations et des bâtiments publics, de préférence derrière une haie. L'entrée doit être dégagée et orientée à l'est.

De plus, elles doivent logiquement être placées près de plantes mellifères. Certaines sont susceptibles de fleurir dès le mois d’avril. Ceci est garant à la fois de nectar et de pollen pour les abeilles dès le début du printemps.

Voici une sélection de plusieurs espèces :

· les arbres comme les cerisiers, l'érable sycomore, l'aubépine, le pommier et le prunier ;

· les arbustes et taillis tels la bruyère, le mimosa, le genêt poilu, le laurier-cerise et le lilas ;

· les fleurs de colza, la campanule, la giroflée ravenelle, la moutarde des champs ou du trèfle incarnat.

2. Préparer les ruches au printemps

Afin d’assurer une bonne production de miel à la haute saison, il faut :

· agrandir les entrées de la ruche pour favoriser la circulation des abeilles ;

· accompagner et booster le développement de la colonie à l'aide de sirops et de compléments alimentaires ;

· élargir l'espace en remplaçant les partitions par des cadres de cire ;

· poser les hausses sur les colonies fortes en intercalant une grille à reine pour éviter d'avoir du couvain dans le miel ;

· veiller à ce que tous les cadres du corps soient occupés, de la cire blanche doit être visible au-dessus des cadres ;

· mettre à disposition des abeilles un point d’eau, un abreuvoir dans un endroit ensoleillé et à l'abri du vent.

3. Installer une ruche piège

Une fois le site bien implanté, il faut peupler les ruches. Il existe alors deux solutions :

· créer un essaim artificiel avec une ruche orpheline. On y introduit un cadre de couvain contenant des œufs issus d'une colonie douce et en bonne santé ;

· capturer des essaims vagabonds avec un piège.

Comment procéder ?

· Choisir une ancienne ruchette ayant déjà accueilli une colonie d'abeilles.

· Si le matériel est neuf, l'enduire d’une pâte attire-essaims.

· Passer le chalumeau pour que se diffuse une odeur de cire et de propolis.

· Appliquer à l'entrée de la ruchette une pommade attire-essaim pour appâter les éclaireuses.

· Disposer deux cadres noircis issus de ruches saines sur les bords de la ruche et des cadres neufs au centre.

· Placer la ruchette entre 1,5 et 4 mètres de haut, l'idéal est à un endroit où vous avez déjà récupéré des essaims.

· Visiter-la tous les 3 jours afin de remettre de la pommade attractive.

· Observer le site : un va-et-vient d'abeilles chargées de pollen indique l’installation d’une colonie.

· Attendre la tombée de la nuit pour transvaser les abeilles dans une ruche de transport.

· Installer directement la ruche si le rucher est situé à plus de 3 kilomètres.

· Sinon, mettre les abeilles en cave pendant 3 jours afin de les désorienter.

4. Aider les abeilles à prospérer

Afin de s’assurer d’un bon démarrage, il faut évaluer la force de chaque colonie. Moins de 4 cadres occupés par les abeilles indiquent une colonie faible. De 4 à 6 cadres, la colonie sera moyenne. L’idéal à atteindre est de 6 à 8 cadres habités, signe d’une colonie d’abeilles très populeuse.

Ensuite, il est nécessaire de vérifier la ponte de la reine. Si celle-ci est disséminée, il faut faire un test pour contrôler la présence de maladies nommées loques. Celles-ci s'attaquent au couvain. La loque européenne infecte le système digestif des larves d'abeilles. La loque américaine est causée par une bactérie sporulante.

Penser aussi à diviser en deux les ruches lorsque la reine est âgée de plus de 2 ans. Il est aussi important de le faire quand les ruches sont trop populeuses et/ou lorsque la reine n'a plus de place pour pondre. Il faut veiller cependant à l’équilibre du couvain et au maintien des réserves suffisantes. Ainsi, dans la ruchette orpheline, plusieurs reines seront élevées. La plus forte tuera les autres et assurera ainsi la survie de la ruche. Enfin, l’essaim prospérera.

5. Protéger le rucher

Appliquer ces conseils permet de mettre toutes les chances de son côté. Mais, au début du printemps, l'apiculteur doit aussi surveiller plusieurs phénomènes. Pour évaluer la croissance de ses colonies, il existe désormais des capteurs numériques. Mais rien ne remplace le sens de l’observateur. Une visite régulière est nécessaire pour vérifier le bon état des ruches et de leurs habitantes.

De même, il faut être vigilant lors des variations de température. Ainsi, la pose d’une hausse en cas de températures trop basses peut être un facteur de stress pour les abeilles. La reine peut même cesser de pondre. Il est aussi nécessaire de veiller à l’approvisionnement en nourriture au besoin : 1/5 sert d’alimentation, 4/5 de production de chaleur. En règle générale, il est déconseillé d’intervenir lors de conditions météorologiques défavorables. Le mieux est d’attendre qu’il fasse au moins 16° C et qu’il n’y ait pas de vent.

La colonie va alors croître de manière naturelle. L’essaimage est son mode de reproduction. Mais cela comporte des risques. En effet, en se divisant, l’essaim peut perdre en vigueur et donner naissance à un nouveau groupe fragile. Les raisons de ce phénomène reposent sur une reine trop vieille, une miellée importante, une surpopulation, des variations de températures. Cela se manifeste par des signes avant-coureurs comme l’apparition de des cellules royales vides à parois très fines, appelées « amusettes ». On constate aussi une surface de couvain ouvert supérieure à celle du couvain fermé. La reine ne peut plus pondre par manque de place. Il faut alors remplacer deux cadres de couvain par deux cadres de cire. Si cela ne suffit pas, il est alors nécessaire de créer un essaim artificiel par division.

Le début du printemps est donc une période majeure pour l’apiculture : il faut assurer la pollinisation des plantes et la production de produits apicoles variés comme le miel, le pollen, la cire et la propolis. Préparer son rucher de manière méthodique est un gage de colonies prospères car en bonne santé. Le secret d’une belle production repose sur une observation attentive, et de son rucher, et de son environnement dès l’arrivée des premiers beaux jours.